INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE

Prévalence de l’IRCT en France : 400/millions d’h

Incidence 100/millions d’h

IRC non T : 260 /millions

22 % des dépenses de santé pour 0.75/00 de la population

Plus le patient est vu tard par le néphro, plus cela aura de conséquences néfastes : hospitalisation prolongée pour mise en dialyse, première dialyse en urgence, KT , cardiopathie…

PROBLEMES CAR PEU DE SYMPTOMES +++ à part au stade terminal

PEU OU PAS DE SIGNE D’ALERTE +++

SEUL DEPISTAGE POSSIBLE : BANDELETTE

ET UNE CREAT ANNUELLE CHEZ LES PERSONNES AGEES DE PLUS DE 50 ANS ?

DEFINITIONS  Diminution définitive des différentes fonctions du rein.

Traduit la diminution du débit de filtration glomérulaire DFG exprimé en pratique par la mesure de la clearance de la créatinine. Insuffisance de la mesure de la créatininémie masse corporelle âge sécrétion tubulaire

Bien connaître l’absence de linéarité entre croissance de la créatinine et décroissance du DFG

CLEARANCE 60 ML/MN correspond à 137 µmol H

104 µmol F

UTILISATION ++++ DE LA FORMULE DE COKROFT

( 140 – âge ). poids.k/ créatinine

k= 1.04 F k = 1.23 H Créat en µmol/

( 140 – âge ). poids.k/ créatinine

k = 0.117 F k = 0.139 H créat en mg/l

Fonction rénale normale à 40 ans, 105 – 135 ml/mn de clearance.

Diminution de 10 ml/mn/1.73 m² par tranche de 10 ans

A 70 ans 75 ml/mn représente la clearance minimale « normale »

Différents stades d’IRC

30 à 60 ml/mn insuf rénale modérée

15 à 30 ml/mn insuf rénale sévère

15ml/mn insuf rénale terminale

PERTURBATIONS OCCASIONNEES PAR L’INSUFFISANCE RENALE

Défaut d’épuration des déchets: urée, créat….béta 2 microglobuline

Trouble de l’équilibre hydro-sodé

avec quand même une perte d’eau et de sel obligatoire jusqu’à un certain stade de l’IR ,d’importance variable selon les étiologies.

Apparition plus tardive d’une rétention hydro-sodée , sauf si bien sûr il existe une autre pathologie associée comme une IC ou un syndrôme néphrotique.

Hyperkaliémie

Acidose

Troubles du bilan phosphocalcique

hypocalcémie par carence en vit D hydroxylée,avec défaut d’absorbtion intestinal du calcium

rétention phosphates,

stimulation de synthèse de la PTH avec ostéodystrophie rénale

Anémie

Carence en EPO mais aussi souvent en fer , folates.

HTA

Par stimulation du SRAA +/- rétention hydro sodée

Immunosuppression et sensibilité accrue aux infections

Par plusieurs mécanismes.

Troubles des hormones sexuelles

Basse T3

 Troubles du métabolisme lipidique avec souvent insulino résistance

Risque cardio vasculaire accru

Carences nutritionnelles fréquentes

DECOMPENSATION D’UNE INSUF RENALE CHRONIQUE

Quand y penser ??

Souvent symptômes permettant d’évoquer la cause, ou signes d’insuf rénale aigue,

Mais parfois découvert sur un bilan systématique

Ne pas se fier à un seul chiffre ! Recontrôler sauf si evident dans le contexte.

Cassure de la pente d’évolution attendue de l’IRC vers une aggravation plus rapide.

Rappel de l’évolution normale 1/creat en fonction du temps

RECHERCHER UNE CAUSE ++++

Bien regarder le taux d’urée et de créat

-Nouveau médicament institué, interrogatoire +++ (ains, diurétiques, IEC ......)

-Injection de PCI

-Pathologie aiguë : INTERROGATOIRE+++

Déshydratation,

Hypo-volémie efficace (poussée néphrotique...troisième secteur...)

Poussée d’insuffisance cardiaque+++

-Grande chaleur avec sueur non compensée,

-Gastro,

- Poussée hypertensive sur certaines néphropathies

-Rhabdomyolyse médicamenteuse ou autre (statines ou fibrates)

-Acidoses par oubli méd, ou biguanides ou sepsis grave

-Obstacle sur les voies excrétrices

ATTENTION certaines néphropathies évoluent par poussées contemporaines d’événements intercurrents : BERGER.

DONC INTERRO +++

REVOIR TRAITEMENT

FAIRE UNE BIOLOGIE COMPLETE, iono, urée, créat, bicarbonates, CPK, iono urinaire (Na/k)

UNE ECHO

AGIR RAPIDEMENT SUR LA CAUSE

Hydrater, arrêter un médicament, traiter une poussée d’insuf cardiaque.

Renforcement du suivi biologique

AVIS SPECIALISE et HOSPIT SOUVENT SOUHAITABLE SELON LE STADE EVOLUTIF DE L’IRC

BILAN ETIOLOGIQUE

Sera fait lors de la découverte de l’insuf rénale.

INTERROGATOIRE DU PATIENT +++

ATCD familiaux,

Travail exercé (toxiques comme le plomb…)

ATCD personnels de diabète, d’infections urinaires, de lithiases, d’HTA , grossesses, albuminurie dans l’enfance….

Traitements en cours mais aussi pris antérieurement (antalgiques(phénacétine) ++++)

FDR et recherche d’un terrain vasculaire éventuel.

EXAMEN CLINIQUE , TA , BANDELETTE

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

Débrouillage initial par le médecin traitant

Iono bicar protidémie +/- albuminémie

Protéinurie /24 heures

HLM si hématurie ou leucocyturie à la bandelette

Echo rénale

PUIS AVIS SPECIALISE

SI PROTEINURIE SUPERIEURE à 1G/24 H et écho normale

L’électrophorèse des protéines urinaires peut aider à déterminer si glomérulaire ou tubulaire selon le pourcentage d’albumine.

Eliminer un myélôme par électrophorèse urinaire et recherche de PBJ si non ==>probable glomérulopathie donc enquête étiologique :

Eliminer un diabète

Existe t’il une autre pathologie ?

Antécédents ORL,

Bilan immunologique: dosage Ig , C3C4 , sérologies classiques hépatiques , anti corps anti streptococciques, Latex Waler Rose, TPHA VDRL,coagulation , ANCA , ACAN.

PONCTION BIOPSIE RENALE selon le contexte, l’âge, le caractère avancé ou non de l’insuf rénale.

Causes les plus fréquentes :

Néphropathie diabétique

Glomérulopathie chronique : diagnostic histologique le plus souvent:BERGER,

Hyalynose segmentaire et focale

G extra membraneuse

G membrano proliférative

SI LA PROTEINURIE EST NULLE OU INFERIEURE A 1g / 24 H

Plusieurs cas de figure

Eliminer quand même une néphropathie glomérulaire selon le contexte....BERGER..

Néphropathie interstitielle chronique

Aspect écho (reins bosselés), présence d’une leucocyturie +/- hématurie, caractère évolutif souvent lent, +/- électrophorèse

Selon le contexte, les antécédents, prise de méd antalgiques, de toxiques, hyper uricémie,infections urinaires, lithiases,

hémopathie,

famille.......

+/- PBR

Néphropathie vasculaire 

protéinurie faible isolée, avec reins souvent dédifférenciés, +/- petits

Terrain +++, vasculaire +++

HTA mais pas obligatoire

Personne âgée,

Soit néphropathie ischémique par maladie réno vasculaire,

Soit néphroangiosclérose par atteinte rénale vasculaire parenchymateuse distale.

Si HTA sévère, résistante aux traitements, +/- souffle,

asymétrie de taille des reins,

aggravation de l’IR sous IEC,

Doppler des artères rénales +++

Montre une sténose éventuelle, ensuite discussion sur CAT +++ ???

Si pas de sténose, intérêt de l’index de résistance +++ dans le diagnostic de NAS et la précision sur le degré des lésions.

Le diagnostic de NAS est le plus souvent un DIAGNOSTIC D’ELIMINATION.

NEPHROPATHIES HEREDITAIRES

Selon contexte familial

Parfois découverte écho d’une polykystose

ATTENTION AUX FAUX DIAGNOSTICS DES RADIOLOGUES !!

MEDICAMENTS ET IRC

Le moins possible,

Utiliser ceux que l’on connaît,

Se reporter au VIDAL , pour le mode d’élimination, les réductions de poso conseillées.

S’aider éventuellement des dosages sanguins.

Attention aux méds connus comme néphrotoxiques

AINS, AMINOSIDES

Attention aux IEC dans les néphropathies vasculaires ou chez les patients ayant une autre néphropathie mais avec un terrain vasculaire suivi créat +++

MAIS ne pas les proscrire +++ utilisés largementsurtout pour néphro protection.

UNE POUSSEE AIGUE SOUS IEC EST TOUJOURS REVERSIBLE.

PAR CONTRE ATTENTION AU RISQUE D’HYPERKALIEMIE.

Pas d’autre diurétique que le furosémide ou le BURINEX, inefficaces et hyperkaliémiant

Attention à l’accumulation des méd non néphro toxiques mais éliminés par le rein : certains antibiotiques, Neuroleptiques, Morphiniques......

IRC ET PERSONNES AGEES

La décroissance normale physio de la fonction rénale implique que toute personne âgée à un défaut d’épuration.

Diminution de la masse musculaire ++

Une fonction rénale normale devrait donner un chiffre de créat de 5 à 7 mg/l !

se méfier d’une fonction rénale apparemment normale avec 12 mg/l de créat, la clearance est déjà bien diminuée.

Un chiffre de 20 mg/l est déjà sévère

Y penser pour les prescriptions de méd,

Utiliser la formule de cokroft ++++

Bilan à réaliser selon le contexte du patient, l’évolution des chiffres sur qq mois , les atcd et comorbidités,

rechercher une protéinurie qui si elle existe d’autant plus si elle est de haut grade, conduira à pousser plus loin.

REGIME ALIMENTAIRE

PROTEINES

Avant la dialyse, réduction protidique modérée 0.6 à 0.8 g/kg soit environ 40 G/24H par jour SELON LES CAS ++

MAIS SURTOUT NE PAS PRIVER LES PERSONNES AGEES DE VIANDE !

S’adresse surtout aux jeunes.

Régimes très pauvres avec surtout protéines de haute valeur biologiques et céto analogues : difficile +++

Une fois en dialyse surtout plus de restriction protidique, au contraire, surtout si dialyse péritonéale ou plutôt hyper protidique.

POTASSIUM

Rarement avant la dialyse  MAIS leur donner des habitudes

PHOSPHORE

Selon les cas, laitages, oeufs, poissons....

SEL

Variable selon le type de néphropathie, la TA, la diurèse , la présence ou non d’un syndrome néphrotique , les autres pathologies.

SURVEILLANCE D’UN PATIENT EN IRC

Suivi conjoint généraliste/spécialiste

Fréquence très variable selon le stade évolutif et la rapidité à laquelle l’IRC est censée évoluer.

Peu de doléances en général, seulement quand la clearance est déjà bien basse :

Asthénie, fatigabilité

Dyspnée ( anémie, rétention..)

Oedèmes,

Prurit,

Crampes,

Troubles digestifs bâtards…

Surveillance clinique limitée, rechercher surtout des signes de rétention hydro sodée,

Poids+++ aussi pour le dépistage de la dénutrition

suivi tentionnel

A chaque stade correspond une prise en charge relativement spécifique en collaboration MT / Néphrologue.

En dessus de 60 ml/mn bilan étiologique , rechercher d’autres anomalies que l’IR

hématurie, leucocyturie, protéinurie,HTA…

De 30 à 60 ml/mn

idem si atteinte rénale non connue,

équilibrer tous les paramètres biologiques, la TA, néphro protection….

Consultation néphro une à deux fois par an , MT

Suivi biologique deux à quatre fois par an

Iono

Calcémie,

Urée

Créatinine

Glycémie

Bicarbonates

Protidémie, albuminémie une fois par an

Uricémie,

NFS deux fois par an avec bilan martial une fois

Protéinurie /24 h selon les cas

Suivi annuel ou plus si besoin des paramètres lipidiques notamment LDL avec un objectif bas de 1g/l. Bien gérer les comorbidités++

Préserver un bras

Vacciner contre l’hépatite B

Entre 10-15 et 30 ml/mn

vu tous les trois mois en néphro parfois plus selon les cas et tous les mois par MT .....

Suivi biologique idem en rapprochant

Iono, urée, créat, calcémie, phosphorémie, bicarbonates +/- NFS selon la cinétique évolutive de chacun.

info dialyse

FAV ou KT de DP

En dessous de 10 ou 15 ml/mn

suivi une fois par mois néphro pour juger de la mise en dialyse,

Biologie une fois par mois voire plus.

La place du généraliste doit rester....mais en pratique dépend du patient ...

FAV ou KT de DP si non fait

DIFFICILE DE DEFINIR UNE ATTITUDE STANDARDISEE.

PLACE DU TELEPHONE +++ PENDANT TOUTE CETTE PERIODE.

OBJECTIFS DU SUIVI

AMENER LE MALADE EN DIALYSE LE PLUS TARD POSSIBLE ET DANS LE MEILLEUR ETAT POSSIBLE CLINIQUE , BIOLOGIQUE ET PSYCHOLOGIQUE

Equilibre tensionnel optimal 13/7 ! variable selon cas !!!

Pas de diurétiques si possible sauf si rétention

Equilibre glycémique pour un diabétique

NEPHROPROTECTION ++++

A instituer le plus taux possible dés la découverte de l’insuf rénale dans le cas de néphropathies protéinuriques

LE BUT EST DE RAMENER LA PROTEINURIE AU MINIMUM: l’annuler ou au minimum passer au dessous du gramme par 24 h.

Par ce biais on diminue la fibrose interstitielle qui provoque l’aggravation des lésions rénales et l’évolution vers la dialyse.

IEC seuls ou ARA 2 ou association des deux +++.

Maintien d’un taux d’hg au dessus de 12 g/dl (fer, folates, erythropoietine en pré dialyse), prévient la dysfonction VG +++

Maintien d’un taux de bicarbonates plasmatiques au dessus de 24 meq/l, vichy, bicar en gélules.

Maintien d’une calcémie à 2.4 meq/l minimum grâce à l’apport de CaCo3 +/- vit D hydroxylée ou non.

Limiter l’augmentation de la phosphorémie au delà de 1.5 mmol/l avec régime, CaCo3, chélateurs autres...

Eviter les hyperkaliémies rares avant le stade terminal, régime, kayexalate.

Absence de carences nutritionnelles !!! (albuminémie, urée urinaire ).

Si prurit attention au produit ph ca, anti histaminiques